L’histoire du club de Mazamet Montagne Noire

  •   C’est à l’Hotel du Grand Balcon que le Rotary Club de Mazamet reçut sa CHARTE le 2 avril 1935. C’est au cours de l’automne précédent que germa l’idée de sa constitution.
    A l’époque  Albert LEBRUN est Président de la République. P.E. FLANDIN est Président du Conseil des ministres. Épilogue d’une affaire qui secoua l’opinion publique et provoqua l’émeute du 6 février 1934, STAVISKY se suicide en janvier 1935.  D’agitation de droite en agitation de gauche, la France se dirige vers le Front Populaire. Le paquebot NORMANDIE détient le ruban bleu de la traversée de l’Atlantique et André CITROËN lance ses premières “tractions avant”. Et enfin une importante Assemblée de la SOCIETÉ DES NATIONS à Genève condamne – à l’unanimité – le réarmement allemand, avec les effets spectaculaires et l’efficacité que vous savez.
    Pendant que sur le théâtre international se jouaient les premières scènes d’un drame sanglant, un hôtelier de Mazamet, patron du GRAND BALCON, Fernand GALINIER, demandant à un ami carcassonnais, du nom de Paul LAMOURELLE, une recette pour s’assurer une clientèle fidèle, obtint cette réponse: “Te cal faïre un Rotari”.
    Et Lamourelle lui donne les explications sur ce mouvement international dont les membres se réunissent souvent autour d’une table conviviale. C’est pourquoi René ROQUES affirmait, péremptoire comme à son habitude : “Le Rotary ne vient pas de Chicago, il vient de Carcassonne !”
    Le vrai père de notre club c’est Paul LAMOURELLE. Merci Paul!
    La preuve historique de cette paternité on peut la trouver dans le discours que Paul LAMOURELLE a prononcé le 2 avril 1935, au cours de fa remise de charte et dont voici quelques lignes:
    “Permettez-moi de rappeler que, voici un an à peine, j’exprimais à notre ami GALINIER mon désir de voir une belle cité industrielle comme la vôtre grouper sous le signe du Rotary les principaux artisans de son activité. Peu de temps après, Maître PONS et lui assistaient à l’un de nos dîners et, dès ce soir là, mes camarades de Carcassonne ont eu la certitude que le club de Mazamet était formé. Vos fondateurs avaient saisi, dès le premier contact, toute la grandeur de notre devise et ils s’étaient entièrement trouvés à l’aise dans le milieu rotarien”.
    Un groupe d’amis, de bons copains faudrait-il dire, était entraîné par André PONS et, sous sa présidence, allait devenir le Rotary Club de Mazamet.
    De ces amis j’ai la liste sous les yeux et si j’écris leurs noms c’est pour les faire revivre un instant. Pour que ceux qui les ont connus revoient leurs visages, leurs silhouettes et réentendent leurs voix.
  • Marcel ALQUIER. Médecin aussi courtois que discret. “Toujours prêt, à toute heure du jour et de la nuit à se rendre, avec son sourire et son inséparable nœud papillon, à l’appel d’une famille inquiète jusque dans les fermes les plus reculées de la montagne” (Laurent GUIRAUD). Il avait trouvé une aide efficace et inconditionnelle, par tous les temps, en la personne d’Irène MAUREL à qui notre District a décerné le PRIX SERVIR en 1992.
  • Édouard BALFET. Fabricant de ganterie industrielle en cuir. L’oncle de Pierre BALFET.
  • André BARTHAS. Courtier en laine et peaux. Blessé pendant la guerre de 14-18, à Verdun, il avait une jambe raide, ce qui, grâce à son énergie, ne l’empêchait pas de jouer au tennis et de faire des randonnées dans nos montagnes.
  • Maurice BOLINELLI. Chirurgien dentiste. Jean CASSAN. Courtier en cuirs.
  • Henri CATUFFE. Courtier en peaux.
  • Charles CAZENAVE. Industriel délaineur. Maire de Mazamet d’octobre 1934 au mois d’août 1944. Puis réélu en octobre 1953, cinq mois avant son décès. C’est notre ami Pierre BARRAILLÉ qui lui a succédé à la tête de la Mairie.
  • Albert FERRAND. surnommé “le beau Ferrand”. Droit comme un i. Jamais de manteau. Toujours tête nue par les grands froids. Il n’avait pas hésité à louer un wagon-restaurant aux CHEMINS DE FER MIDI pour promener ses amis. Il exerçait le métier très mazamétain de “délaineur en chambre”.
  •  Jean FOURGEAUD. Négociant en laines.
  •  Fernand GALINIER. Le patron du “Grand Balcon”. Sa démarche n’était pas désintéressée mais elle a provoqué la création du club.
  • Édouard GIBAUDAN. Transitaire. Ceux qui l’ont connu disent tous: “C’était un homme très gentil”. Patrick RUIZ aurait aimé s’attarder dans la somptueuse cave de cet amateur de grands crus.
  • Charles GUIRAUD. Produits chimiques. Nous l’appelions “Carlito”.
  • Pierre GUIRAUD. Industriel délaineur. Père de Laurent et d’Antoine.
  • Alfred HUC. Industriel délaineur. Premier adjoint au maire Charles CAZENAVE. Fondateur de l’Aéro-club de Castres-Mazamet.
  • André RAYNAUD, son ami et rotarien lui aussi, il avait construit le célèbre avion “Coutouli” dont la carlingue dort dans un hangar à Mazamet.
  • Pierre LAUTH. Brasseur à Castres. Il devait ensuite rejoindre le club de Castres.
  • Victor MAERKY. Courtier en laine. Un pionnier du vol à voile.
  • Georges MILHAU. Représentant en produits textiles. Passionné de spéléologie, il avait découvert avec
  • Pierre ESTRABAUD, la fameuse grotte de Courniou qui attire chaque année de nombreux visiteurs.
  • Gaston PETIT. Son atelier de bonneterie occupait les locaux de l’actuel Laboratoire de notre ami GAUSSENS. Sa maison particulière est maintenant l’hôtel-restaurant “JOURDON”. Il était sorti indemne de la guerre de 14-18 qu’il avait faite dans des conditions difficiles. Il a été le comptable-trésorier de notre club pendant de longues années.
  • André PONS. Notaire. Le fondateur de notre club. Deux fois Gouverneur. Son rôle éminent et sa pensée ont marqué le Rotary de France.
  • René ROQUES. Courtier en peaux et laines. Il avait une tournure d’esprit et un humour qui nous faisaient rechercher son voisinage à la table du Rotary.
  • Et deux médecins de Castres:
  • le docteur VIELA et
  • le chirurgien de GINESTET, très connu comme grand aquafortiste sous le nom de Christian d’ESPIC. Ils devaient par la suite rejoindre le club de Castres.

Vingt-deux amis réunis par André PONS pour fonder notre club. L’éventail des professions est bien l’image de notre ville occupée par l’industrie de la peau de mouton, de la laine et du cuir.

(c) Bertrand Huppé

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